Actualités
DONS ET REVEILLON
31 décembre 2024
édito
Chers amis, Cher public
Vos dons sont essentiels à la survie du théâtre.
Oscar Castro, le fondateur et l'âme du théâtre Aleph, répétait souvent cette histoire:
C'est l'histoire d'un colibri qui habite dans une région aride. Chaque matin, il transporte dans son bec une goutte d'eau et la dépose dans le désert.
Les autres colibris se moquent de lui en disant que son geste ne sert à rien.
Et chaque matin il leur répond : - Vous avez peut-être raison, mais l'important pour moi est d'accomplir ma tâche chaque jour.
Alors merci à vous tous pour votre goutte d'eau, ce soutien fidèle à notre utopie. Parce que la somme de toutes les gouttes d'eau peut faire fleurir un désert.
Et bien sûr nous vous attendons pour le traditionnel réveillon du 31 décembre.
Sylvie Miqueu et le Théâtre Aleph
Décembre au théâtre Aleph
décembre 2024
Edito
Chers amis, cher public,
Depuis qu'Oscar nous a quittés, j'ai l'honneur et le bonheur de poursuivre son œuvre, et ce, grâce à ma belle équipe de femmes guerrières, fidèles et tendres. Cette fois-ci j'ai décidé de reprendre une de ses pièces emblématique et tellement d'actualité Et la démocratie bordel ! du 7 au 22 décembre les samedis 20h30 et dimanches 18h
Par ailleurs nous allons recevoir la compagnie Euphémé qui présente sa création théâtrale Quatrième étage les 19 et 20 décembre 2024.
Côté musique : Jazz'Aleph reçoit le Big Band Let my people hear music d'Eric Schuktz pour son concert annuel le 16 décembre 2024
Sans oublier nos rendez-vous récurrents :
Muzik'Aleph : Les Brèches d'Aleph par la Compagnie Haoma qui invite trois groupes le 13 décembre 2024.
Jazz'Aleph : Jam'Session mensuelle organisée par le Quartet Texier Quinsac Rebillard Chenais le 4 décembre 2024.
Sylvie Miqueu et l'équipe du Théâtre Aleph
Jean-Claude LEFORT
19 juin 2024
Hasta siempre amigo
Nous apprenons avec tristesse la mort de Jean-Claude Lefort, un militant qui ne faisait pas de concessions et qui agissait sur le terrain, laissant les discours stériles aux autres.
Parmi ses nombreux engagements politiques et pour la défense des droits de l’homme, Jean-Claude nous a fait l’honneur d’accepter la présidence du théâtre Aleph durant onze ans de 2009 à 2020. Il était devenu député honoraire après 4 mandats à l’Assemblée nationale, mais il était déjà Président de l’association France Palestine Solidarité. Il a cependant relevé le défi car Jean-Claude était un ami fidèle.
L’Aleph lui doit tout depuis notre installation à Ivry sur Seine. C’est grâce à Jean-Claude que nous avons pu intégrer une école abandonnée rue Henri Barbusse pour installer notre premier théâtre à Ivry. C’est Jean-Claude qui nous a soutenus pour recevoir Danielle Mitterrand et une partie du gouvernement socialiste de l’époque pour une soirée inoubliable dans notre école désaffectée en défiant toutes les normes de sécurité. C’est encore Jean-Claude qui a inspiré notre directeur Oscar Castro pour sa pièce La nébuleuse vie de José Miranda en 2009. La pièce raconte les affres de José Miranda qui se retrouve enfermé dans la station de métro Assemblée nationale en sortant de la réception de remise du titre de député honoraire à son ami Jean-Claude…
Jean-Claude a enfin relevé le gant lorsqu’Oscar lui a demandé de lui remettre la médaille de la légion d’honneur en 2019. Il a traversé l’océan et la cordillère pour venir à la cérémonie à l’ambassade de France au Chili.
Nous te devons tant Jean-Claude. Merci d’avoir su rêver à nos côtés malgré tes engagements et tes responsabilités. Ta fidélité est un exemple, ton amitié reste dans nos cœurs à jamais.
Et nous pensons très fort à Elsa, ta fille, à ton gendre Salah que tu as défendu bec et ongles jusqu’au bout, à Maïté et à ton petit fils.
Hasta siempre amigo querido.
FESTIVAL SANTIAGO A MIL
Janvier 2023
Le théâtre Aleph commémore les 50 ans du coup d'état au Chili
Dans le cadre du festival Santiago a Mil, le théâtre Aleph commémore dans sa salle Julieta à La Cisterna les 50 ans du coup d'état au Chili avec quatre films et deux pièces de théâtre emblématiques de l'Aleph et d'Oscar Castro.
Théâtre
Al principio existia la vida : cette pièce créée en 1974 sera interdite par la junte militaire et provoquera l'arrestation de plusieurs membres de la troupe et la disparition de Julieta Ramirez, la mère d'Oscar et Marietta Castro et de Juan Mac Leod, mari de Marieta Castro.
du 13 au 15 janvier 2023
La noche suspendida : cette pièce a été écrite par Oscar Castro en 1982 en France alors que l'Aleph est en exil.
du 20 au 22 janvier 2023
Cinéma
Nos habiamos amado tanto en Santiago : Un documentaire de Frédéric Laffont et Pierre Barouh relatant le retour d'Oscar Castro lors du référendum de 1988.
11 janvier 2023
Flor de Canela : Un film de Frédéric Laffont où les exilés de retour au Chili se confrontent avec leurs fantômes.
12 janvier 2023
Exilio sobre escena : Un documentaire de Marina Paugam et Jean-Michel Rodrigo racontant l'exil et le retour au travers d'une pièce de théâtre d'Oscar Castro (L'exilé Mateluna)
18 janvier 2023
Un diplomatico Frances en Santiago : Un documentaire de Patricio Paniagua sur l'action sur l'action de Roland Husson, conseiller culturel de l'ambassade de France, à Santiago du Chili, entre 1973 et 1976.
19 janvier 2023
LES JEUNES IVRYIEN-NES FONT LEUR CINEMA
Lundi 19 décembre à 20h
Au cinéma le Luxy
30 rue Oscar Castro
dimanche 30 octobre à 18h
documentaire sonore de Chloé Dréan
30 rue Oscar Castro fait le portrait sonore d’un lieu, le théâtre Aleph à Ivry-sur-Seine. C’est l’après-midi, dans quelques heures le théâtre ouvre ses portes pour la première représentation du spectacle « La Guerre ». La pièce a été écrite par Oscar Castro – fondateur de l’Aleph – dans les camps de concentration au Chili. Avec comme fil rouge, une histoire intrinsèquement liée à celle du coup d’État d’Augusto Pinochet en 1973, ce documentaire fait le récit d’un lieu artistique, populaire, militant, et joyeux.
Avec les voix de Catherine, Roberto, Sylvie, Cathy, François, Mériel, Natacha, Anaï, Samuel et Oscar.
Merci à Lilian, Rosa, Camilia, Samuel, Margarita, Mady, Tales, Pascale, Laurence, Annie, Catherine S. et Catherine T, Christian, Morgane, Bénédicte, Moïse, Maxime, Oscarito et à toutes et tous les aléphien.ne.s pour leur confiance, leur accueil et leur complicité.
Merci aussi au Spoumj et à Nutz & boltz tentet.
Un documentaire sonore de Chloé Dréan
30’20
@ Creadoc Mai 2022
ATELIER THEATRE
Les samedis de 11h30 à 12h45 au parc des Cormailles
Atelier Théâtre aux Actions Physiques
11e Saison au Théâtre Aleph
Atelier en extérieur - entrée 42 r Ledru-Rollin, à droite autour du liquidambar
PRÉSENCE aux Actions Physiques
dans le corps est la clef
Une chorégraphie d'actions physiques, d'arts martiaux, de danses d'expression africaine, de chants et rythmes, et poésies. Marche et Respiration naturelles. Pratique journalière selon une méthode traditionnelle : suivre; et répéter. S’harmoniser et s’ouvrir à la connaissance de Soi, porte de la Créativité
Par Rodrigo Ramis / Théâtre d'Ailes Ardents
Fin de session avec Rituel de Café et agapes dans le parc
Participation 10 €
Le corps est un sujet d’étude : sa fonctionnalité, les sensations qui l’animent.
Le Vivant s’exprime a travers et avec le corps !
Les actions semblent au premier abord binaires : dialogue permanent d’action et réaction. Or, le corps s’active naturellement selon une énergie ondulatoire/vibratoire.
Au cœur de ce qui se passe, quelque chose est immuable.
Le centre du Cercle ne se meut pas.
Rien ne se répète, tout renaît sans cesse. Tout est lié.
La Présence est la réunion de la matière (Corps), l’énergie (Âme) et l’information (l’Esprit).
Nous suivons une méthode traditionnelle : imitation; répétition.
En complément, il y a des temps ouverts à la spontanéité.
Théâtre d’Ailes Ardentes
un Art de la Relation
Contemporain, Performatif, Poétique
Direction Artistique Rodrigo Ramis
Rodrigo Ramis
Metteur-en-scène, comédien-performer, poète
Directeur Artistique du Théâtre d'Ailes Ardentes
Diplôme d'Ingénieur Civil au Chili, Lauréat Fondation Shell.
Co-fonde Léon Céléna en 1992 avec Bruno Subrini (Molière Révélation 1995).
Étudie à ARTA,-Cartoucherie, Association de Recherche des Traditions de l'Acteur; avec Tapa Sudana, Khagan, Cie K; butoh avec Sumako Koseki; Enrique Pardo, Pantheatre / Roy Hart; mise-en-scène avec Laurent Leclerc, Barouf Théâtre. Travaille avec nombreuses compagnies françaises; avec Ondinnok, Théâtre Mythologique amérindien, de Montréal, Québec. Imprégné du travail du Workcenter of Grotowski & Richards avec lequel il travaille entre 1992 et 2015, ainsi qu'avec Maud Robart. Il explore un théâtre hors conventions avec le Teatro da Vertigem, du Brésil.
Rodrigo Ramis
Théâtre d'Ailes Ardentes
un Art de la Relation
https://rodrigoramis.com
Oscar Castro Hasta siempre
25 avril 2021
Notre grand Oscar Castro nous a quittés le dimanche 25 avril 2021.
bonne année feliz año nuevo
1er janvier 2021
dessin d'Alfredo Cifuentes
2021 sera une année où nous naviguerons dans des courants inconnus, mais nous vaincrons car il ne faut pas oublier que toute déroute est une étrange victoire.
L’année que nous quittons nous a réservé de grandes surprises. Pour cette nouvelle année, l’Aleph ne veut pas revenir à la normalité si celle-ci ne vient pas avec "Dignité, Justice et Liberté"
Avec force nous construirons cette nouvelle histoire. Tels sont nos vœux. Et il ne faut pas oublier non plus que le théâtre Aleph possède un navire de guerre, le fameux "Supertricio".
Très belle année à tous.
El 2021 será un año en el que navegaremos en corrientes desconocidas, pero ganaremos porque no hay que olvidar que toda derrota es una extraña victori. El año que se va nos dejó grandes sorpresas. El Aleph no quiere este año volver a la misma normalidad si esta no llega con “Dignidad, Justicia y Libertad”
Fuerza para construir esta nueva historia. Son los deseos del Aleph. Tampoco tenemos que olvidar que el teatro Aleph tiene un buque de guerra el famoso “Supertricio”
Feliz año nuevo a todos
LUIS SEPULVEDA
16 Avril 2020
Un fauteuil pour Luis Sepúlveda
Depuis aujourd’hui il y a un fauteuil vide dans le théâtre de mon cœur. C’est le fauteuil de Lucho Sepúlveda, un fauteuil qui a toujours été disponible pour le recevoir avec les honneurs, à toutes les représentations et partout où la vie pouvait nous réunir.
Mon amitié avec Luis Sepúlveda est intimement profonde et remonte au temps où Lucho n’était pas encore Luis Sepúlveda. Je faisais mes premiers pas sur les planches, alors qu’il était jeune élève à l’Institut National. Il est devenu un habitué de notre théâtre qui venait de voir le jour dans une vieille bicoque de Lastarria 90.
Un jeune qui, comme tout bon lycéen de l’éducation publique, n’avait pas un sou pour acheter son ticket d’entrée mais qui, enthousiasmé par notre style insolent et libertaire, profitait de l’absence de contrôle et du bref tour d’horizon que l’on faisait sur le public, sans préoccupation de la recette, et avec pour seul intérêt, notre amour immense du théâtre.
Jusqu’à ce qu’un jour, l’Aleph décida, comme mesure de bonne administration, de mettre fin à l’anarchie et ordonna aux jeunes chargés de la billetterie de ne laisser entrer personne sans billet, comme tout bon théâtre qui se respecte. Ce jour-là, bien sûr, Lucho se présenta accompagné d’une jeune fille sur laquelle il avait porté son dévolu et qu’il voulait impressionner en l’invitant à un spectacle de l’Aleph et en partageant la fin de soirée avec les acteurs. Un préliminaire magistral aux jeux de l’amour.
Il fut la première victime de notre nouvelle mesure. ʺNon Monsieur, la maison ne fait plus créditʺ. La jeune fille ouvrit son sac et trouva juste ce qu’il fallait pour payer une entrée. L’Aleph, restant malgré tout généreux, fit une exception et accepta de vendre deux tickets pour le prix d’un.
Cette honte que Lucho Sepúlveda porta toute sa vie et qu’il me resservit à chaque fois qu’on prenait une cuite ensemble, marqua une amitié qui nous lia pour toujours, joignant nos destins et nous rendant complices d’une histoire qui nous unissait depuis nos origines.
Nous sommes tous deux nés en province, lui à Ovalle et moi à Colín, première station de la voie ferrée reliant Talca à Constitución. Arrivés à Santiago, nous avons étudié à l’Institut National, tous deux avec notre sang Mapuche, moi pour mes ancêtres Picunche, et lui par le nom de sa mère, Calfucura. Lui, racontant la vie dans ses romans et moi, la représentant sur scène. Moi, faisant du théâtre dans les quartiers populaires et lui, accompagnant le Président Allende dans sa croisade pour le Chili. Et dans l’exil, toujours deux indiens traversant l’océan, pour conquérir l’Europe d’un revers de la main avec la plume et avec le théâtre : nos armes invincibles pour la paix.
Puis nous fûmes deux oiseaux migrateurs, errant de par le monde, et nous nous sommes souvent retrouvés. Pas autant qu’on le souhaitait, mais nous n’avons jamais perdu l’opportunité de nous parler à distance, et encore moins de faire la bringue et de profiter de la vie quand elle nous donnait la possibilité de nous retrouver… Que ce soit dans sa maison de Gijon en Asturies ou chez moi à Vitry, mais aussi à chaque fois que notre mission de conteurs d’histoires nous réunissait.
Nous avons eu aussi la chance de travailler ensemble et de vivre des moments inoubliables. Quand Lucho, passant par Paris, joua dans ʺLe Kabaret de la Dernière Chanceʺ, interprétant un personnage que j’ai créé pour l’occasion… Quand j’ai joué en Argentine dans son film "Nowhere" et que nous bavardions des nuits entières sous les étoiles du ciel de Salta.
Nous avons vécu ensemble l’aventure de la vie et, comme tout le monde le sait, Lucho fut toujours un aventurier, un globe-trotteur audacieux et persévérant, courageux et loquace. Alors, quand il écrivait ʺLe vieux qui lisait des romans d’amourʺ ou ʺHistoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à volerʺ et tous ces contes et récits qui peuplent sa narration, il n’a fait que sublimer les histoires qui ont croisé son chemin, et qui ne lui ont pas laissé d’autre choix que de les publier pour conquérir les cimes de la littérature universelle.
Oui, nous étions amis. Alors, quand j’ai appris le 29 février qu’il était malade, devenant ainsi un des premiers créateurs victimes de la pandémie, j’ai ressenti qu’on m’internait moi-même à l’Hôpital Universitaire Central des Asturies et qu’on me plongeait dans le coma sous respiration artificielle, luttant pour la vie. Et aujourd’hui, quand j’ai appris son départ, j’ai senti au fond de moi-même que le souffle de la vie s’échappait dans un voyage sans retour.
Aujourd’hui, j’ai le cœur brisé et le fauteuil vide. Mais il sera toujours réservé pour le jour où le Lucho de ma jeunesse et le Luis Sepúlveda de toujours s’échappera de l’immortalité pour venir faire un petit tour au Théâtre Aleph, où une entrée non payante lui est garantie, par ordre du commandant de bord.
ÓSCAR CASTRO
16 avril 2020
Personne ne parlera mieux de notre fraternité que mon ami Lucho
Un jour, alors que nous répétions une scène du film que nous faisions ensemble - parce qu’Oscar, alias Le Cuervo ne s’unit pas, ne se réunit pas, mais fusionne, selon le dicton chilien, et il partage ainsi tout ce qu’il sait avec une incomparable générosité -, je lui ai raconté une vieille rancœur qui faisait partie de ma géographie sentimentale : un jour, il y a de cela de nombreuses mais très nombreuses années, je n’ai pas pu entrer à l’Aleph à Santiago, parce que je n’avais pas assez d’argent pour payer le ticket. Ce qui suit pourrait être un conte, mais ça n’en n’est pas un.
Tu ne sais pas combien tu vas me manquer
Una butaca para Luis Sepúlveda
Desde hoy hay una butaca vacía en el teatro de mi corazón. Es la butaca de Lucho Sepúlveda, que desde siempre ha estado disponible para recibirlo con honores en cualquier función y en cualquier lugar donde nos junte la vida.
Mi amistad con Luis Sepúlveda es entrañable y se remonta a los tiempos en que Lucho todavía no era Luis Sepúlveda. Yo daba mis primeros pasos en las tablas, cuando un joven alumno del Instituto Nacional se convirtió en un visitante obligado de las funciones que nuestro recién formado Teatro Aleph realizaba todos los días en la vieja casona de Lastarria 90 que lo vio nacer. Un joven que como buen estudiante de la educación pública no tenía plata para comprar su entrada y que, entusiasmado con nuestra forma de teatro irreverente y libertario como él, aprovechaba el nulo control y la vista gorda que hacíamos, despreocupados del billete y enfocados en el inmenso amor al teatro.
Hasta que un día, como una medida de buena administración que no pasó de ser un fugaz saludo a la bandera, en el Aleph decidimos que había que poner fin a la chacota e instruimos a los chicos de la boletería que no iba a entrar nadie que no pagara su entrada, como en cualquier teatro decente que se hiciera respetar. Ese día por supuesto que llegó Lucho y más encima venía acompañado de una chica en la que había puesto todos sus empeños y a la cual quería impresionar invitándola a una obra del Aleph y a compartir con los actores después de la función. Una movida magistral en el juego del amor.
Fue la primera víctima de la nueva ley. No señor, la casa no da crédito. La chica abrió su cartera y juntando peso tras peso le alcanzó para una sola entrada. El Aleph se puso caritativo y haciendo una excepción aceptó el dos por una.
Ese bochorno que Lucho Sepúlveda se encargó toda la vida de echarme en cara cada vez que nos íbamos de copas, marcó una amistad que nos uniría para siempre, juntando nuestros destinos y haciéndonos cómplices de una historia que nos hermanó desde nuestros orígenes.
Los dos nacimos en provincia, él en Ovalle y yo en Colín, primera estación del ramal de Talca a Constitución, llegamos a Santiago y estudiamos en el Instituto Nacional; los dos con sangre mapuche, yo por mis ancestros picunches y él por el apellido Calfucura de su madre; él narrando la vida a través de sus novelas y yo representándola sobre el escenario; yo, haciendo teatro en las poblaciones y él acompañando al Presidente Allende en su cruzada por Chile; y los dos en el exilio, dos indios que atravesamos el océano para, en una vuelta de mano, conquistar Europa con la pluma y con el teatro, nuestras armas invencibles de la paz.
Para ser dos indios pájaros errantes migrando por el mundo, nos vimos harto. No tanto como quisiera, pero no perdimos oportunidad para hablarnos a distancia y menos para irnos de juerga y calentar la vida cuando ella nos dio la maravillosa posibilidad de reencontrarnos tantas veces, en su casa de Gijon en las Asturias, en la mía de París y en cualquier lugar donde nos juntó el oficio de contar historias.
Tuvimos también la suerte de trabajar juntos y vivir experiencias inolvidables, como cuando el Lucho, de paso por Paris, actuó en ʺLe Kabaret de la Dernière Chanceʺ, haciendo un personaje que escribí especialmente para la ocasión; o cuándo en Argentina actué en su película "Nowhere", conversando noches inolvidables y estrelladas bajo el cielo de Salta.
Vivimos juntos la aventura de la vida y, como todos saben, Lucho fue siempre un aventurero y trotamundos audaz y persistente, valiente y lenguaraz. Por eso cuando escribió ʺEl viejo que leía novelas de amorʺ, La "historia de una gaviota y del gato y que le enseñó a volar " y la zaga de cuentos y narraciones que pueblan su narrativa, no hizo más que sublimar sus propias historias que la vida le puso en el camino y que no le dejaron más opción que publicarlas para conquistar las difíciles cumbres de la literatura universal.
Sí, fuimos muy amigos. Por eso, cuando el 29 de febrero recibí la noticia del contagio, transformándose en uno de los primeros creadores víctimas de la pandemia, sentí como si fuera a mí mismo a quien internaban en el Hospital Universitario Central de Asturias y me mantenían en coma inducido luchando por la vida. Y hoy, cuando supe de su partida, fui yo mismo el que sentí como se escapaba el soplo de la vida en un viaje sin retorno.
Hoy tengo el corazón roto y la butaca vacía. Pero estará siempre reservada para cualquier día en que al Lucho de mi juventud y al Luis Sepúlveda de siempre le dé por escaparse de la inmortalidad y venir a darse una vuelta por el Teatro Aleph, donde por derecho propio, no paga.
ÓSCAR CASTRO
16 de abril de 2020
Nadie hablara mejor de nuestra hermandad que mi amigo Lucho
Un día, mientras ensayábamos una de las escenas de una película que hicimos juntos –porque Oscar alias el Cuervo no se une, no se funde sino que se “arrejunta” conforme al decir chileno, y desde esa posición comparte con incomparable generosidad todo lo que sabe–, le conté una lejana bronca que era parte de mi geografía sentimental: una vez, hace muchos, pero muchos años, no pude entrar al Aleph en Santiago porque no me alcanzaba para pagar la entrada y, lo que sigue, podría ser un cuento pero no lo es. Me explico: Había una luna llena enorme en el desierto de Cafayate, en la frontera entre Argentina y Bolivia, y Óscar Castro rodaba una escena nocturna de Nowhere junto al actor argentino Ariel Casas. Los dos lo hicieron estupendamente, bastó una sola toma para que la camarógrafa exclamara “vale”, “grandes los dos” y a mí me correspondiera decir que la escena quedaba en la película. Entonces, Óscar y Ariel pasaron a quitarse el maquillaje, a dejar el vestuario, y a la salida de la roulotte [casa rodante] y bajo un cielo que mostraba millones de estrellas, Óscar me abrazó y nos fuimos a mirar un rebaño de guanacos que también participaban en la película y que, vaya uno a saber por qué diablos, solo aceptaban órdenes de Óscar y al domador lo escupían con entusiasmo cada vez que intentaba recuperar su papel de mandamás del rebaño. Mirando las estrellas y los guanacos, Óscar me dijo: “Hermano, quiero que sepas que desde ayer, o desde antes de ayer, tienes entrada libre en todas las salas donde se presente el Aleph”. ¿Saben lo que siente el director de una película cuando un actor ha hecho más de lo que uno quería, cuando le ha dado tal humanidad y riqueza a un personaje que uno mismo se asombra de lo que ha escrito? Dos años más tarde fui a la graduación de mi hijo. Como trabajo de tesis presentó un cortometraje titulado Un amigo de mi padre, y ahí estaba Óscar, el Cuervo, con su inagotable capacidad de ser lo que un guion exige, con su talento para dar vida a lo que nace como una incierta posibilidad. El director de la escuela de cine de Munich, Wim Wenders, al final de la proyección se me acercó y me dijo: “Ese tipo, tu amigo, es un monstruo; qué pedazo de actor”. Y yo, naturalmente, contesté: “Uno sabe dónde buscar a sus amigos”.
Luis Sepúlveda
No sabes cuanto me vas a faltar.
El cuervo martirizado,