Médias

A PROPOS DU THEATRE ALEPH

« Par son esprit farouche d’indépendance et son goût des aventures de toutes sortes, le Théâtre ALEPH échappe aux catégories et aux étiquettes.

Artistes pluridisciplinaires : acteurs, chanteurs, danseurs, et créateurs, les individualités de chacun tissent ce style particulier d’ALEPH : festif, ludique, direct, mais aussi subversif, combattant l’injustice, les impostures et les abus du pouvoir, par l’humour caustique et la parodie. A sa façon, recourant à l’esthétique du cabaret du music-hall, sous une forme légère, souvent parodique, alliant l’humour, la poésie et la réflexion, Oscar CASTRO traite des sujets ayant rapport aussi bien aux événements de l’histoire récente qu’aux faits de la Société Actuelle. »
IRENE SADOVSKA (Journaliste)

PRESSE:

L'INDIEN QUI MARCHE SUR LA MER

TOUTE LA CULTURE 

Fiction et réalité sont intimement liées dans cette tragédie qui raconte la véritable histoire de deux frères qui traversent la Méditerranée dans un zodiaque avec l’espoir de trouver un endroit dans le monde où ils pourront simplement « vivre » dans la paix.

Oscar Castro fonde le théâtre Aleph à Santiago du Chili en 1967. La troupe propose des pièces de théâtre musicales remplies d’humour, de poésie et de dérision. L’Aleph devient une référence et un mythe dans le monde du théâtre latino-américain. Après avoir censuré leur travail, la dictature militaire arrête Castro et des membres de la troupe et les enferme deux ans en camps de concentration, puis les exile. Durant ses années prison, il écrit et joue des pièces et se compose pour devise « si les militaires nous voient tristes, ils nous auront enfermés une deuxième fois ».
C’est depuis 1977 dans son théâtre d’Ivry-Sur-Seine, où il réalise désormais ses créations et dirige sa nouvelle compagnie que l’on rencontre aujourd’hui Oscar Castro, au milieu de ses amis-comédiens, des t-shirts ou des portraits de Salvator Allende ou du Che Guevara et surtout derrière son sourire et sa joie de vivre qu’il a su préserver et sauver des pires endroits que la folie humaine ait généré. Amoureux de la vie, il perpétue avec sa troupe sa résistance joyeuse, généreuse, et trempée de tendresse à un monde qui oublie l’amour du prochain.
Qui mieux que Oscar Castro et son équipage pouvaient nous parler de l’exil, du pays perdu et de la claudication mentale de l’émigré. Dans « L’indien qui marche sur la mer » il tient le journal de bord d’une traversée et d’une installation en France de deux Maliens insouciants d’optimisme car le pessimisme ne serait qu’un luxe bien trop cher pour eux.
Dans cette odyssée théâtrale, nos croiserons des conteurs, des chanteurs, un musicien envoûtant, des donneurs de leçons, et des fonctionnaires zélés.
Le cœur du Théâtre d’Aleph bat à cet endroit là où il nous faut offrir nos armes et notre solidarité, à cet endroit aussi de l’hommage en creux à ceux qui sont morts dans la traversée.
Francois Essindi est un magnifique musicien, Adama Sacko et Mady Sacko les deux frères se révèlent être des comédiens attachants, le reste de la troupe est épatante et Oscar Castro, comédien nous saisit d’autorité en meneur d’une revue joyeuse cependant que politiquement vertueuse.

David Rofé-Sarfati (31 mai 2016)

TIGNOUS, HASTA SIEMPRE

LE CANARD ENCHAINE

28 octobre 2015

Tignous, hasta siempre !

L’affiche du spectacle – un dessin de Pinochet, lunettes noires et buste orné de médailles, recroquevillé sur sa canne, lançant : « Oscar me doit tout ! »… annonce la couleur : on va rire sur fond tragique.

En 1974, le général Pinochet fit enfermer le dramaturge, metteur en scène et acteur chilien Oscar Castro dans un camp de concentration. Il y resta deux ans puis s’exila en France. Depuis, le fondateur du théâtre Aleph a trouvé refuge à Ivry sur Seine, en banlieue parisienne.

Sa nouvelle pièce n’est pas consacrée à son ami Tignous, dessinateur de presse assassiné le 7 janvier à « Charlie Hebdo ». Mais elle est composée de saynètes « qui l’auraient fait rire » : humour absurde, gags à la Chaplin, situations déjantées, avec parfois des piqures cruelles.

Sur scène, ils sont huit comédiens (dont la dynamique Sylvie Miqueu et la drolatique Catherine Max-Martineau) de la troupe du théâtre Aleph et du Latin’Actor, son école d’art dramatique. Ils s’agitent, courent, crient, dansent avec quelques accessoires pour tout décor et jouent avec passion. Comme dans ce sketch désopilant mettant en scène une jeune femme qui vit sous une table dans un café ou celui, plus féroce, dans lequel des passants, qui s’accrochent dans la rue se lancent des : « Vous m’êtes insupportable ! Disparaissez ! »

Ici ou là, Castro trimballe sur scène sa bonhomie, son gros rire éclatant et son accent à couper au couteau, quand il n’embraie pas directement en espagnol. On rit et, soudain, l’émotion prend le dessus dans ce dialogue imaginaire, bouleversant, entre Castro et Tignous, où l’on parle de dessins, de « Petit Prince », de poésie, de fraternité.

Et, de fraternité, il n’en manque pas dans cette presqu’ile latino-américaine d’Ivry : le visa d’entrée (15 euros) inclut un repas de l’amitié qu’on partage avec la troupe après le spectacle. Bientôt la pension complète ?

Mathieu Perez

Au théâtre Aleph à Ivry sur Seine.

LA BRUME

Une Brume… qui se lève.
Le sujet préféré des auteurs c’est leur propre création.
Sartre y a consacré un des premiers volumes de ses "Situations" : "Qu’est-ce que la littérature ?" et un des grands succès de la nouvelle vague au cinéma fut "La nuit américaine" de Truffaut.
Oscar Castro a toujours cherché à passer de l’autre côté, à être l’objet principal des pièces qu’il écrit. Le jeu est dangereux, mais quand il est réussi, quand l’auteur entre en lui sur le bout des pieds sans faire de bruit, par effraction ce peut être une grande réussite. C’est le cas cette fois et il entraîne dans le talent et l’humour, non seulement Sylvie – c’est bien la moindre des choses – mais toute la petite troupe qui s’envole dans les cintres.
Un régal. Allez le voir. Si vous l’avez déjà vu, je sais que vous l’aurez déjà recommandé à vos meilleurs amis, ceux qui aiment le théâtre… et Oscar.
Alain Touraine (sociologue)

FROGGY DELIGHT

Depuis la co-fondation du Théâtre Aleph au Chili en 1976 qu'il a ensuite emporté dans sa valise d'exil pour la France, le comédien, metteur en scène et dramaturge Oscar Castro reste un Don Quichotte du théâtre qui, s'il ne peut changer le monde, ne renonce pas à en rêver par son appel au discernement pour lutter contre les leurres et les dérives d'une démocratie déliquescente.
Dès lors rien que d'évident que ce personnage emblématique soit au cœur de son opus intitulé "La brume", en référence à la chape de bêtise, d'injustice, de désenchantement et de corruption généralisée qui augure ce siècle, dans lequel un metteur en scène, son double autofictionnel, part en quête du tombeau du chevalier à la triste figure pour en délivrer l'âme combattante.
Oscar Castro a concocté une partition qualifiée de "fable moderne" qui, par son écriture comme par sa mise en scène, et comme nombre de ses pièces, résiste à l'étiquetage parce qu'affranchie des codes et des conventions théâtrales classiques et inscrite dans l'héritage d'une théâtralité dadaïste comme du surréalisme et de l'absurde, elle s'appuie sur l'esthétique de l'antiréalisme absolu pour traiter de la réalité.
Peut-être pour réinventer le théâtre comme le Théâtre Aleph, dans lequel sont audibles les bruits de la rue et où flottent les savoureuses effluves de la carbonada que spectateurs et comédiens partageront à l'issue du spectacle, réinvente le théâtre en tant que lieu convivial créateur de lien social et de partage.
Dans "La brume", il est également question du rapport entre la réalité et la fiction, ainsi que du théâtre, de l'illusion théâtrale, du personnage anti-pirandellien. Ainsi que du personnage devenu créature dotée d'une conscience autonome et de l'immortalité, une belle tentation pour un auteur que de le vampiriser pour parvenir à ses fins.
Oscar Castro, à la mise en scène et au jeu, est le chef d'orchestre de cette partition kaléidoscopique inscrite dans la veine du burlesque tragi-comique et interprétée avec verve et passion par la troupe du Théâtre Aleph.
MM  (www.froggydelight.com)

 

LA NEBULEUSE VIE DE JOSE MIRANDA

LA TERRASSE

L'Aleph revendique un théâtre d'ouverture à la société. Ainsi, après les représentations de La nébuleuse vie de José Miranda, les spectateurs seront invités à partager le dîner, latino-américain, avec la troupe. Une raison supplémentaire de découvrir cette création d'inspiration kafkaïenne et pirandellienne, réalisée en collaboration avec le CDN d'Ivry.

Exilé en raison de son opposition à la dictature chilienne, le directeur de l'Aleph, Oscar Castro, est arrivé en France en 1976. Il y introduisit des formules inédites : Théâtre d'Intervention, Théâtre des Gens et des Métiers, autant de pistes qui dans la lignée d'Augusto Boal veulent faire du théâtre un instrument d'exploration de soi et du monde ouvert à tous. Que reste-t-il aujourd'hui de ce souffle initial, produit des utopies soixante-huitardes et sud-américaines ? Peut-être l'apprendra-t-on de la bouche de José Miranda – derrière lequel on devine un double de l'auteur… Oscar Castro annonce en effet que son texte « est un procès fait à la religion et à l'art engagé ». Dans la station de métro Assemblée Nationale fermée pour la nuit, Miranda, homme de théâtre, croise ainsi des personnages étranges parmi lesquels Mère Térésa – qui ne croit plus en la vie éternelle – et le diable, à savoir Adel Hakim. A la ville, le diable est aussi co-directeur du théâtre des Quartiers d'Ivry et metteur en scène de la pièce. Un signe de plus que pour l'Aleph, entre la vie et la scène, il faut abattre les frontières.

Eric Demey 

ARTISTIKREZO.COM

Passer toute une nuit dans les boyaux de Paris ? Piégé comme un rat, seul et sans réseau ? Bonjour l'angoisse ! José Miranda, homme de théâtre, va vivre cette expérience cauchemardesque avec son ami Adel Hakim. Ils ratent le dernier métro et restent coincés à la station Assemblée Nationale. Très vite, le flou des frontières entre rêve et réalité, être et paraître, soulève une multitude d'interrogations.

Sur le quai, une odeur de soufre de mauvais augure. De fait, le Diable a « emprunté » le corps d'Adel, l'ami de Miranda, pour la soirée. Ses sbires, un trio de brunes sulfureuses et une ancienne cocotte de l'époque de la Commune investissent la station de métro déserte. Danse, séduction et... confusion.

L'oeil hagard, José Miranda cherche à comprendre. Cauchemar ou descente aux Enfers ? A moins qu'il ne s'agisse d'une pièce de théâtre dans laquelle il aurait échoué par inadvertance.

Le pire reste à venir. Il apprend, de la bouche de Mère Térésa en personne, qu'il doit comparaître cette nuit, devant un tribunal. Comme elle. Qu'ont-ils fait ? Elle est morte et ne croit plus en la vie éternelle. Lui, bouge encore et rêve d'immortalité.

Pétri de vanité, « le plus beau défaut de l'homme », Miranda a conçu une vingtaine de pièces de théâtre, toutes consacrées aux mouvements révolutionnaires. Pourtant, englué dans sa culpabilité, il est loin d'être un homme libre, en dépit de ses allusions récurrentes au « pueblo unido », peuple uni.

A travers le personnage de Miranda, c'est l'art engagé qui est remis en cause.

Le diable va pousser l'auteur dans ses derniers retranchements afin d'écorner ses certitudes. Le théâtre révolutionnaire est-il encore possible aujourd'hui ? Un texte peut-il changer le destin des masses populaires ?

L'auteur de la pièce, Oscar Castro, interprète le rôle de José Miranda. Le rapprochement entre le personnage et le dramaturge chilien est inévitable. Ce dernier a exploité avec délectation, tout au long de cette tragi-comédie pirandellienne, la mise en abîme et les rapports entre réalité et fiction, « essence et apparence ».

« La nébuleuse vie de José Miranda » est un délire fantasmagorique dans lequel on se laisse volontiers aspirer. A l'issue des deux procès, le cerveau en surchauffe mais le sourire aux lèvres, on s'interroge, comme Miranda un peu plus tôt : Où se trouve la vérité ?

Sénami Juraver 

IVRY MA VILLE

Vanité? Qui c’est?

Une pièce d’Oscar Castro, du théâtre Aleph, mise en scène par Adel Hakim, du Théâtre des quartiers d’Ivry, dans laquelle les deux jouent : un auteur en perdition et son double diabolique…

José Miranda, homme de théâtre rongé par la vanité et la culpabilité, se retrouve enfermé dans la station de métro Assemblée nationale avec son ami Adel Hakim. Ce lieu incongru devient, sous le regard médusé de José, un enfer habité par des personnages étranges dont le Diable, qui prend les traits d’Adel... Assigné devant un tribunal farfelu au côté de la Mère Teresa, l’auteur réalise qu’il est en réalité enfermé dans sa propre pièce de théâtre et accusé par lui-même d’un crime qu’il n’a pas commis! «Le rapport réalité/fiction, le théâtre dans le théâtre, sont des notions qui m’ont toujours obsédé, mais avec ce texte, je suis allé très loin dans ma réflexion», affirme Oscar Castro. L’aventure de La nébuleuse vie de José Miranda a commencé au printemps 2009, quand l’auteur propose à Adel Hakim, directeur du Théâtre des quartiers d’Ivry, avec qui il avait travaillé, en France et au Chili, sur Le 11 septembre de Salvador Allende, de le mettre en scène. «En réalité, c’est un travail commun. Sur le plateau je le dirige, il me dirige, et nous dirigeons les comédiens de sa troupe», précise Adel. Tout en ayant la verve comique caractéristique du théâtre d’Oscar Castro, la pièce traite de questions de fond sur le pouvoir, la justice, la religion. Peut-on faire un théâtre révolutionnaire aujourd’hui? José Miranda, dans le flou de sa situation, est tiraillé par ces questions…

Laëtitia Di Stefano 

JEAN GRAPIN

Lorsque le théâtre se réduit aux fondamentaux de la farce traditionnelle faite d’improvisations et de tirades exprimées en toute complicité avec le public,  le plaisir ressenti peut être extrême, comme autant de clins d’œils amicaux.

Ainsi Oscar Castro et Adel Hakim amis dans la vie jouent ils  Oscar Castro et Adel Hakim compères devant l’éternel. Tous deux  perdus dans le métro la nuit  interprètent qui José Miranda auteur, qui le diable accusateur accompagné de ses représentants, tous personnages  d’une pièce dont personne ne connait la fin.

La structure de la pièce est digne de la grande tradition de la farce entrant en littérature.

En opposant un farci vaniteux et un farceur inquiétant la nébuleuse vie de José Miranda  a tout d’une illusion comique nourrie par le quotidien de la vie de deux comédiens. Leur talent est suffisamment affirmé pour que les comparses(les autres comédiens) ne soient pas moins nécessaires au plaisir du spectateur que leurs propres exhibitions tout en fausse vanité et fine générosité.

Retour au réel et bascule en fantastique. C’est intelligent, drôle et cultivé et d’une certaine manière indispensable pour qui la joie est de vivre, pour qui le ciel peut bien encore attendre un peu.

Jean Grapin

FROGGY DELIGHT

Le Théâtre d'Aleph, niché rue Christophe Colomb à Ivry sur Seine - oh pas au fin fond de la jungle de la banlieue comme le pensent les petits marquis de la culture mais à quatre stations de bus de la Bibliothèque Nationale - est un théâtre sans doute unique dans son genre.

Fondé et dirigé depuis plusieurs décennies par Oscar Castro, homme de théâtre chilien, ce théâtre populaire et engagé, qui, la représentation terminée, invite les spectateurs à partager la carbonada, dispose dans son escarcelle d'un répertoire lui aussi unique dans son registre.

Sa dernière création intitulée "La nébuleuse vie de José Miranda" est une tragi-comédie flamboyante et foisonnante écrite par le maître de céans, qui traite entre autres du théâtre, de la religion, de l'art, de la politique et de la liberté.

Elle met aux prises le factotum d'Oscar Castro, le célèbre auteur dramatique José Miranda, qui se trouve malencontreusement enfermé dans une improbable station de métro "Assemblée Nationale" méchamment taguée, un décor à la Enki Bilal revisité par Luc Besson, non seulement avec une émanation satanique, qui a pris les traits de son ami Adel Hakim, mais avec ses propres démons, ses personnages, et, entre autres, la mère Térésa, des juges staliniens et les pensionnaires d'un célèbre bordel du temps de la Commune.

Et c'est son ami, le vrai Adel Hakim, co-directeur du Théâtre des Quartiers d'ivry, qui a parcouru les quelques centaines de mètres qui séparent les deux lieux pour assurer la mise en scène de cette partition baroque toujours sur le fil du rasoir entre fiction et réalité et reprendre son masque de comédien.

Il a élaboré une mise en scène échevelée qui essaime dans tous les registres, de la distanciation à l'hyper réalisme de comics, de l'avant-gardisme à la farce, de la comédie musicale kitsch à la satire constructiviste dans laquelle lui-même, en séduisant et endiablé esprit malin, Oscar Castro, avec sa faconde et son accent à couper à la machette, et les membres de la troupe du Théâtre d'Aleph, Anaïs Alric, Anaï Castro Heyman, Catherine Max Martineau, Sylvie Miqueu et Natacha Moyersoen, laissent libre cours à une fantaisie débridée qui n'est pas exempte de considérations métaphysico-politiques.

Et c'est jubilatoire.

Martine M

www.froggydelight.com

LE NOUVEL OBSERVATEUR 

LE GENERAL PENALOZA ET L'EXILE MATELUNA - 1980

LA NUIT SUSPENDUE

LE CANARD ENCHAINE 

Avril 2016

LE 11 SEPTEMBRE DE SALVADOR ALLENDE 

LA TRIBUNE

C’était le 11 septembre 1973. Grâce à l’aide de la CIA, le général Pinochet renversait le gouvernement de Salvador Allende. Le jour même, ce dernier préférait se donner la mort plutôt que de se rendre. C’est cette histoire que nous raconte Oscar Castro dans une pièce foisonnante dont Adel Hakim signe la mise en scène enlevée, déroulant la vie d’Allende à travers un ensemble de tableaux révolutionnaires dignes des avant-gardistes soviétiques. Énergique et nostalgique.

Yasmine Youssi

PARISCOPE

Des personnages extravagants jouent, chantent et dansent des scènes de la vie de Salvador Allende, en lui conférant mille facettes. Par la superbe mise en scène d’Adel Hakim, tous respirent conviction, vivacité, jeunesse et émotion. Oscar Castro, dans le rôle principal, incarne une sorte de clown triste. Débordant de générosité, il est magnifique. Lorsqu’il joue, c’est sa chair et son cœur de Chilien qui parle. Car cette histoire, c’est son histoire.                  

Lise de Rocquigny

LA TERRASSE

Un hommage flamboyant et poétique à un homme d’état véritablement humaniste.

Certains morts ne s’oublient pas. Salvador Allende a ouvert une « voie magnifique » fondée sur l’amour et la révolution, au cœur d’une société où la lutte des classes ne pouvait que s’exprimer avec force et sang. Une pièce magnifique, quand le théâtre, lieu d’illusions et de paroles, et le politique, lieu d’idées traduites en actions, se rencontrent pour le meilleur.

Agnès Santi

FRANCE INTER

Le spectacle a le charme de la littérature ou du cinéma latino. Affranchi du carcan cartésien, il se construit comme un puzzle dans le temps et l’espace. On est à la fois parmi les fantômes du théâtre Aleph et de ses 25 année de création, dans le déroulement de la journée dramatique de 73 à Santiago et dans la biographie de Salvador Allende, cet humaniste qui poussait la démocratie jusqu’au respect de ses ennemis pour tenter de les séduire plutôt que les combattre dans la violence.        

Jean-Marc Stricker

A NOUS PARIS

Un spectacle théâtral illustrant le dernier combat de Salvador Allende. Objectif : remettre en mémoire la dimension humaine de cette figure emblématique du peuple chilien qui a donné sa vie pour défendre les principes républicains (justice, loyauté, constance). Cette troupe de neuf comédiens nous offre un ruban nostalgique et jubilatoire glosant sur la candeur d’une utopie sacrifiée sur l’autel de la terreur. Cette partition qui suit la mélodie de la mémoire et ses échos toujours troublants dans le présent respire la liberté et réveille nos consciences repues.

Myriam Hajoui

LA QUINZAINE DES SPECTACLES

La pièce a le grand mérite de nous transmettre une page de l’histoire. Un choix qui se raréfie de plus en plus, noyé dans le non engagement politique ambiant et le souci de plaire à tout le monde. Oscar Castro évite le sentimentalisme et la personnalisation du drame. Adel Hakim, qui dirige une troupe impliquée et pleine de fraîcheur, maintient la distance nécessaire à l’objectivité et au regard critique. Une pièce pour ne pas oublier.                    

Myrtho Reiss

ACTUALITE JUIVE

Oscar Castro a voulu, avec sa compagnie et avec le talent de son équipe et du metteur en scène Adel Hakim, conjurer les cauchemars du passé avec une pièce malgré tout porteuse d’espoir et de victoire. Cette création commémore les 30 ans de la mort D’allende et marque également l’anniversaire de 25 années d’existence du Théâtre Aleph en France. L’espace Aleph, un lieu chaleureux et convivial à découvrir et une aventure théâtrale et humaine à ne pas manquer.

Michèle Lévy-Taïeb

FLUCTUAT-NET

Aucun narcissisme, aucun pathos dans ce spectacle pudique et mélancolique : Oscar Castro ne se met pas en avant, il fait simplement corps avec l’histoire de son pays. Et le reste de la troupe, Français et Chiliens confondus, est à l’unisson de cet engagement intime. C’est ce qui fait tout le prix du 11 septembre de Salvador Allende : pour une fois le spectacle est bien « vivant », il palpite, il pleure, il saigne sous nos yeux. Ce qui en fait, un rare et précieux moment de théâtre. El Pueblo, unido …                       

Vital Philippot

THEATREONLINE

Adel Hakim propose une mise en scène claire et lisible de la pièce d’Oscar Castro : des tableaux intenses, un choeur de femmes qui incarne tour à tour la voix du destin, celle du peuple et celle de la renommée, et des saynètes successives qui dessinent avec une grande limpidité les rêves et les cauchemars de la liberté chilienne. Émouvant et exalté, Oscar Castro prête sa voix et sa formidable présence à Allende. Les comédiens qui l’accompagnent, incarnent tous ceux qui entourèrent, soutinrent ou trahirent le grand sacrifié de la Moneda. Politiquement indispensable, ce spectacle rappelle efficacement à notre époque qui a trop tendance à l’oublier que la vie ne vaut rien sans la liberté.

Catherine Robert

LE PARISIEN

Oscar Castro joue le rôle d’un auteur enfermé dans la cave du théâtre qui se retrouve bien vite entouré des personnages de ses pièces. Grâce à la mise en scène d’Adel Hakim, tout s’enchaîne sans lourdeur et le choeur de trois danseuses ponctue agréablement l’ensemble.

Sandrine Martinez

LA TRILOGIE: ALLENDE / NERUDA / LE CHE

ESPACES LATINOS

LA TRILOGIE THEATRE D’OSCAR CASTRO

Che Guevara, Salvador Allende, Pablo Neruda, porteurs des rêves et des espoirs des peuples meurtris par les dictatures, sont les figures emblématiques latino-américaines autour desquelles Oscar Castro et Théâtre Aleph ont composé une trilogie théâtrale. De spectacle en spectacle, tout au long de son parcours, le Théâtre Aleph n’a cessé de lutter contre l’amnésie politique, contre le confort de l’oubli, en reconstituant la mémoire des morts et des disparus, victimes des dictatures, de tous ceux qui sont tombés pour la justice et la liberté. Ce n’est point un théâtre commémoratif, de circonstance, pas plus qu’une biographie dramatisée, idéalisée, sous forme d’hommage, même si les créations coïncident avec les anniversaires : Le 11 septembre de Salvador Allende, créé le 11 septembre 2003, 30 ans après les événements, et puis, Neruda: ainsi la poésie n’aura pas  chanté en vain, en 2004, centenaire de la naissance du poète.

Irène Sadowska Guillon

PABLO NERUDA, AINSI LA POESIE N'AURA PAS CHANTE EN VAIN

LA TERRASSE

Longtemps après que les poètes ont disparu, leurs chansons continuent d’émouvoir, de galvaniser et d’illuminer les hommes : hommage passionné et vibrant d’Oscar Castro à Pablo Neruda.

Ici le théâtre devient alors le lieu d’un étrange sabbat. De la bouche des comédiens sort la parole magique du poète : les coquelicots de la métaphysique, les cloches de Madrid, les chacals léchant le sang dans les rues et les vipères mordant les pierres, les amours mortes ; les baisers des matelots et la voix des orangers endeuillés. Pétris de tendresse et de combat, de douceur et d’indignation, de plaisir et de douleur, les mots de Neruda sont soutenus par les airs de Mikis Theodorakis, grand admirateur du poète, qui a mis à la disposition de Castro toutes ses mélodies afin de composer une mosaïque musicale qui met en relief les textes et leur puissance d’envol et de subversion. Les comédiens, vibrants et justes, glissent en dansant sur cette partition libre et émouvante. L’exaltation ardente de Castro trouve en Neruda un costume à sa mesure et l’ensemble constitue la preuve irréfutable que la poésie ne chante pas en vain.

Catherine Robert

LE PARISIEN

OSCAR CASTRO est un magicien. D’abord, il fait de son théâtre, l’Espace Aleph à Ivry, une maison chaleureuse où le spectateur y est chez lui, entouré d’acteurs qui lui servent tapas et vin chilien, dans un bar décoré façon bodega. Et puis, il ressuscite le personnage « Neruda ». Dans cette dernière pièce, Oscar Castro fait des merveilles dans les habits du grand poète. Dans une mise en abîme, comme il les affectionne, l’acteur y joue son propre rôle, celui d’un auteur qui, à force de s’imprégner des mots du poète, devient Pablo Neruda. Si bien que de sa bouche surgissent les mots éternels de l’écrivain chilien. Ce chant poétique flotte sur la musique du compositeur Mikis Théodorakis, et sur laquelle virevoltent les acteurs qui revendiquent une poésie bien vivante car elle aide toujours à vivre. A l’image de ce spectacle, plein de fantaisie, de poésie, de tendresse et d’humour, qui déborde d’énergie communicative. C’est sûr, l’esprit du poète et celui du théâtre, dans toute sa magie, soufflent sur scène à Ivry.  

Sandrine Martinez

A NOUS PARIS

Pablo Neruda vivant ? C’est du moins ce que l’on a envie de croire avec ce dernier volet d’une trilogie théâtrale conçue par Oscar Castro autour de trois grandes figures latino-américaines : Allende, le Che et Neruda. Belle initiative, car nous avons cruellement besoin de ces maîtres-là, de leurs pensées pleines d’audace, trempées au feu de la persécution. Oscar Castro a imaginé que cette figure de la littérature chilienne avait encore à dire, notamment à la jeune génération, enfermée dans une société de l’individu roi et du repli égoïste.  

Pour dire l’immanence du poète et sa suprématie, l’acteur dramaturge et metteur en scène campe un personnage un peu fou qui se prend pour Neruda, qui se croit Neruda, qui est Neruda ! Normal : quel autre acteur, même bigrement schizophrène, pouvait échafauder rôle plus cathartique ? Vous l’avez saisi le cas Castro, c’est quelque chose ! Pas tant parce que cet exilé a fondé (sans subsides) un lieu de création, d’échanges, d’utopie : le Théâtre Aleph. Pas tant parce qu’il est un hussard de la plus pure espèce, qui dégaine dès que les mots honneur et liberté sont mis à mal. Mais parce qu’il affiche une foi inaltérable dans le pouvoir reconstructeur de l’amitié et une incroyable joie de vivre malgré le tempo chaotique d’une vie bousculée. Loin de la biographie classique, cette pièce truffée de fantaisie, de drôlerie et d’humanisme consacre la flamboyante énergie de la parole avec, en cadeau bonus, des musiques de Mikis Théodorakis et des chorégraphies de Sylvie Miqueu ! Découvrez vite cet îlot d’Amérique latine au service de la résistance, de l’imaginaire et de la fraternité.

Myriem Hajoui

WEB THEATRE

Oscar Castro est une exception culturelle à lui tout seul. Depuis plus de 20 ans, il a créé un petit bout d’Amérique latine à Ivry-sur-Seine, dans son théâtre, l’Espace Aleph. Ici, rien n’est banal ou commun. Il n’est pas question de rentrer, de s’asseoir, de regarder le spectacle et de repartir. L’accueil chaleureux commence dès que l’on passe le seuil, comme une frontière. Après le spectacle, le bar est une étape incontournable, pour discuter avec des amis, les comédiens et les musiciens, toujours disponibles. Oscar Castro a le chic pour faire des spectacles généreux qui sont lisibles et agréables, autant pour ceux qui possèdent le sujet que pour les néophytes. L’Espace Aleph est une histoire de famille et d’amitié. C’est aussi un lieu où l’on milite sans jamais assommer ni endoctriner. La politique de la maison est placée sous le signe de la convivialité joyeuse. La nouvelle création, Neruda …ainsi la poésie n’aura pas chanté en vain, mélange habilement les textes du poète, les événements intimes et son combat politique. Le spectacle est léger, plein d’amour et de musique.

Marie-Laure Atinault

Hommage à Pablo Neruda et…. A Mikis Theodorakis.

Samedi11 septembre 2004 à la salle Lumen d’Ixelles (Bruxelles).
Création du théâtre Aleph en première francophone, après sept représentations au Chili en juillet 2004.
Un spectacle présenté par la maison de l’Amérique Latine en collaboration avec l’asbl Codecipo-Chile.

La seule évocation d’Augusto Pinochet est, pour le peuple chilien comme pour le monde en général, particulièrement douloureuse. Et plus douloureuse encore quand revient la date impitoyable du 11 septembre, date d’un coup d’Etat célébrissime entre tous et récemment associée au drame sans nom des Twin Towers, à New York.

Oscar Castro, exilé à paris depuis 1977, a bien connu Pablo Neruda*. Il le connaît au plus profond de lui-même, intimement, secrètement, professionnellement. Il le connaît comme s’il avait pu, un jour, investir sa propre personne . C’est en tout cas ce qu’il nous interprète avec un brio et un amour du poète des plus éclatants.

Dans sa pièce, Neruda, ainsi la poésie n’aura pas chanté en vain, Oscar Castro, campe un personnage un peu fou, un auteur-acteur qui se prend pour Pablo Neruda, qui se croit Pablo Neruda, qui est Pablo Neruda. Dédoublement de personnalité ? Bien plus. Abnégation totale de son propre ego pour faire revivre en soi-même celui qu’on estime digne par dessus tout d’incarner. D’autant plus qu’il n’est plus de ce monde par le fait d’une dictature tenace. Ce personnage, examiné, scruté, diagnostiqué tantôt par son médecin traitant, tantôt par son ami perpétuellement à la recherche d’un rôle ( le rôle de l’inévitable), tantôt encore par les femmes qui on jalonné la vraie vie du poète, évolue à travers toute la pièce dans une sorte de monologue jubilatoire par lequel le spectateur fait aisément le lien avec le regretté Pablo Neruda.

Sans doute le peuple chilien tout entier déplore-t-il la perte cruelle  de son poète mais, grâce à la poésie que fait ressurgir Oscar Castro, dit le corbeau dans ses jeunes années ( d’où son surnom de Cuervo), le poète n’aura effectivement pas chanté en vain. On peu vivre au-delà de son temps, au-delà même de sa vie, lorsqu’on a semé des mots. Des mots, ces mots si chers à Neruda, beaux comme des oiseaux, allègres comme des papillons et libres comme tels. Aucun peuple ne saurait se résigner à aucune dictature tant que des Neruda lui inspireront le goût de la droiture, de la justice, de la paix.

Une puissante poésie anime la pièce d’Oscar Castro, d’entrée de jeu et jusqu’à la fin de la représentation. Une poésie exempte de prosélytisme ou de quelque tonitruance politique. Le message du dramaturge est simple et immédiat : il faut dire la puissance du poète, son immanence et sa suprématie. Le poète est vivant. Comme sont vivants tous ceux qui ont péri sous le fer des dictateurs. « Z », la lettre qui, depuis Costa Gavras, ressuscite et galvanise les bonnes volontés, s’applique de même à Pablo Neruda. Le poète est avec nous, petite parcelle de Dieu, le poète nous sauvegarde, le poète nous exalte.

Oscar Castro fait du théâtre à sa manière, avec ses moyens, avec ses limites. Il en résulte du théâtre non subsidié pétri d’amour, de fantaisie, de drôlerie, de liberté. On pourrait dire, paraphrasant Georges Bernanos, qu’un puissant esprit souffle sur cette pièce toute consacrée à Neruda.

Esprit auquel n’est nullement étranger Mikis Theodorakis, à qui Oscar Castro rend dès le premier quart d’heure de sa pièce un vibrant hommage. A travers Pablo Neruda, certes. Mais aussi à travers de très judicieuses et constantes citations musicales, qui portent continument les situations, les sentiments, les élans de la pièce.

J’ai rarement vu – et je m’en réjouis – une pièce théâtrale soulignée aussi opportunément par la musique. En cela l’ œuvre théâtrale est traitée comme un film et opère comme tel, faisant vibrer la salle aux temps forts et dans chacun de ses transports pathétiques. Oscar Castro, sans le vouloir foncièrement, a choisi des extraits de Mikis Theodorakis indépendamment du Canto General, oeuvre toute dédiée à Pablo Neruda : paradoxalement le résultat est percutant. De même qu’Oscar Castro n’a pas voulu faire une biographie traditionnelle et conventionnelle de Neruda, de même il ne s’est pas borné à l’un des chefs-d’œuvre de Mikis Theodorakis mais il a préféré voyager dans la musique du compositeur et citer, de-ci de-là, des pages qui l’émouvaient lui en particulier. Tant et si bien que sa pièce est pour le spectateur, qu’il soit averti ou néophyte, une totale redécouverte de deux hommes que l’histoire des dictatures a réunis  pour les avoir convoqués. Deux hommes  qui devaient se comprendre, s’épauler et se dissoudre dans une même et  fervente lutte, la lutte des poètes contre l’éternel dragon toujours valide. Rendant hommage à Pablo Neruda, Oscar Castro ne pouvait s’exprimer sans la musique de Mikis Theodorakis. Ce qu’il a fait avec grande sensibilité et grande originalité.

Puisse cette pièce , Neruda, Ainsi la poésie n’aura pas chanté en vain, raviver en nous l’esprit de sagesse – mais de lutte s’il le fallait- et nous réunir enfin dans la parole et dans le chant. Il s’est produit hier soir, à la fin du spectacle, lorsque les acteurs se sont mis à danser sur la musique de Mikis Theodorakis, une chose assez extraordinaire ; c’était comme dans Zorba, c’était comme dans toutes les circonstances du genre, lorsque la danse règle le monde, l’apaise et l’ordonne. Le public était ravi, les peines abolies. La dictature, face à la musique Mikis Theodorakis, avait cessé d’être. Quelle étonnante alchimie, que celle des mots et des notes. Oscar Castro a su prendre de Mikis Theodorakis le meilleur de lui même et du coup, donner à son tour le  meilleur de lui même. Un coup de maître.

*Avant l’exil parisien, Oscar Castro et sa sœur on vécu deux années consécutives de détention dans le camp concentrationnaire de Puchuncavi, appelé aussi Melinka. La mère d’Oscar et de Marietta a disparu dans les prisons de Pinochet et le mari de Marietta est tombé sous les coups de la police politique de la dictature chilienne. 

Jean Lhassa (Bruxelles - 2004)     

ET LA DEMOCRATIE, BORDEL!

EL MERCURIO

Et la démocratie.... Bordel ! :   satire d’un ange.

A la tête du Théâtre Aleph en exil à Paris, Oscar Castro envahit la scène avec son “ange” et nous montre son travail d’auteur théâtral dans « Et la démocratie… Bordel ? », farce satyrique qu’il présente lors de sa troisième visite au Chili après celles de 1994 et 2000.

Cette sorte de parabole burlesque, aussi sensible qu’efficace, traite de deux mendiants qui jouent à être roi et sujet. Quand arrive le moment de changer de rôle, celui qui gouverne trouve toujours le moyen de demeurer dans la cour des grands. Un troisième personnage clownesque lui prête main -forte pour en tirer lui-même profit. Frais et ironique, ce petit divertissement populaire dans la tradition de Molière, se moque aimablement de l’amour du pouvoir et du penchant de la classe dirigeante, quel que soit le régime et le pays, pour s’incruster dans ses privilèges pendant que les « soumis » continuent avec leurs problèmes.

Aucun autre acteur n’égale l’empathie miraculeuse que Castro offre aux spectateurs qui le considèrent immédiatement comme un ami chaleureux de toute une vie. Si vous ne le connaissez pas, c’est la meilleure raison pour aller voir ce spectacle. Ici Castro fait équipe avec deux jeunes acteurs formés à l’Aleph parisien et aujourd’hui installés au Chili.

Pedro Labra Herrera

ALFREDO CIFUENTES

Et la démocratie, bordel !

C’est assurément une œuvre  multi-facette et à lecture multiple. Elle est aussi simple et drôle qu’une fable ou un conte pour enfants, aussi dense qu’une chronique historique, aussi complexe qu’une nouvelle épique et aussi intime qu’une œuvre de Tenessee Williams.

Comme fable, elle met en scène Watusi et Ñafle, deux clochards qui jouent à être roi, à tour de rôle. Mais Watusi, celui qui devient roi le premier, s’enthousiasme et refuse d’abandonner sa charge. Et quand ils intègrent un troisième larron dans le jeu, Sonajeras, celui-ci aussi finit par en tirer parti.  Moralité : Ne vous y prenez pas !

Comme chronique historique, c’est un miroir des luttes de pouvoir au Chili et partout ailleurs dans le monde. Quand Watusi décide de rester sur le trône par la force, ce pourrait être Batista, Franco ou Pol-pot. La prémonition du coup d’état de Pinochet, implicite dans cette œuvre, a toujours surpris les Aléphiens, et démontre que des artistes fantaisistes peuvent être plus visionnaires que les sociologues les plus notables.

Comme nouvelle épique, les personnages représentent les grands courants sociaux contemporains. La droite, le centre et la gauche. Une droite qui s’intronise au pouvoir et qui, dès lors, ne cesse de décliner dans l’ambition, l’abus et la répression. Une gauche qui naît soumise, puis comprend l’injustice du modèle et, comme le disait l’oncle Vladimir, « va, s’identifiant à son ennemi, son avant-garde et à ses méthodes de lutte.» Une gauche qui connaîtra la rébellion et les déroutes sanglantes. Un processus dramatique empli de sang, de sueur et de larmes, qui est loin d’être résolu. La réalité n’a jamais octroyé un final  convaincant pour un tel  drame.

Comme œuvre intime, elle nous présente trois êtres complètement déshérités, ignorants, marginaux, survivants. Psychologiquement, ce sont quasiment des enfants. Ce sont trois solitaires qui s’aiment, mais qui vont tout bouleverser avec le conflit qu’ils ont provoqué sans le prévoir, aboutissant à une relation malsaine dans un jeu sinistre. L’œuvre laisse entrevoir la fragilité des relations humaines : le prix à payer pour respecter et construire une relation loyale, une amitié, un couple, une tribu, et avec quelle facilité tout peut être réduit en miettes. Finalement, Watusi, Ñafle et Soñajeras cherchent à reconstruire leur relation, mais un passif subsiste.

Mon ami Oscar, acteur, directeur, et cofondateur de l’Aleph au Chili, reconnaît qu’après avoir joué le rôle de Watusi tant de fois : « Le personnage m’enchante. Nous avons tous un gros bourgeois dans un coin du cœur, assis sur une bergère avec un Chivas on the rocks à sa droite, une gitane allumée à sa gauche et écoutant de la musique nord-américaine en stéréo). La question qui se pose ici c’est, quel prix quelqu’un, comme Ñafle, devra payer pour ce privilège. »

Cette pièce de théâtre, fidèle au style musical de l’Aleph, est portée par les chorégraphies de Sylvie Miqueu.

Alfredo Cifuentes

Cofondateur du Théâtre Aleph au Chili 

L'EXILE MATELUNA

LE MONDE

Les acteurs dirigés par Oscar CASTRO, ont inventé des images, des idées drôles de situations très fortes, pour représenter les ennuis de la bureaucratie, la difficulté d’obtenir des papiers, l’insolence des policiers, les conditions de logements, la mouise, l’ennui, la déprime. Dans ce spectacle très émouvant ils jouent leurs déceptions avec tant de talent, de franchise que les spectateurs approuvent leur courage, leur franc-parler.

Mercredi 18 mai 1980

LE NOUVEL OBSERVATEUR

L’œuvre d’Oscar CASTRO retrace la vie d’un exilé chilien sous forme de comédie musicale. Entre rêves absurdes et réalité, ce spectacle qui mérite largement le détour est interprété par dix comédiens.

Guy Dumur

TELERAMA

Allez vite voir cette troupe qui a eu maille à partir avec le Général Pinochet et ses sbires. Vous passerez un moment de gaieté, de chansons et musique, avec de très bons comédiens, un moment d’intelligence et d’amitiés aussi.

Janick Arbois-Chartier - 24 mai 1980

OUEST FRANCE

Comme dans un film de charlot on y rit souvent mais on a aussi la larme à l’œil, car le spectacle du Théâtre Aleph, déborde de sensibilité, s’adresse bien plus au cœur qu’à l’intelligence. C’est un petit chef d’œuvre d’équilibre entre le texte, les chansons et la mise en scène aérienne. Le langage du cœur n’a pas de frontière …

D.T - 19 janvier 1981

 

LE KABARET DE LA DERNIERE CHANCE

LE MONDE

Au Bataclan, le spectateur n’assiste pas à un spectacle : assis à une table, il en est partie prenante. Client actif du Kabaret, il se lève, respectueux, quand le Président fait son entrée, les danseuses de la revue l’invitent à danser, les acteurs font office de serveurs. Une soirée gaie et tapageuse.

JACQUES HIGELIN

Attention, ce Kabaret est très très louche … Là se bat l’esprit de Fellini contre l’âme de Bunuel, sur une fleur libertaire. Aucune chance de ne pas s’en souvenir. »    

CLAUDE LELLOUCH

Je n’aime que les spectacles que j’ai envie de revoir. Je pourrais revoir « Le Kabaret de la dernière chance » mille fois. Bravo à tous.

IL ETAIT UNE FOIS LA REPUBLIQUE

LES ARTISTES CITOYENS

Depuis le 18 novembre, et jusqu’à l’élection présidentielle, les comédiens du Théatre Aleph proposent « Il était une fois la République » aux citoyens qui cherchent un peu d’espoir pour aller voter.

A la proue du Théâtre Aleph : Oscar Castro, une espèce d’indien du Nouveau Monde, pourchassé par la dictature chilienne et la volonté de ne pas baisser les bras.  Le petit homme à la crinière noire vient nous rappeler, avec son regard d’amour et de révolte, que la politique c’est un combat, et que toute action n’a de chance de réussir que si elle est collective. Ici, ce n’est pas le monde culturel d’une élite de la nuit.

C’est juste une tribu d’allumés dans le brouillard de nos individualismes.

Certes, en ce qui concerne la façade sur la rue, ils n’ont pas fait beaucoup d’efforts pour aguicher le client… Mais dès la porte rouge poussée, on entre directement  à l’intérieur d’un théâtre mais qui serait en même temps une maison. La troupe est rarement au repos. Passé le premier sourire-bonjour, chacun poursuit sa tâche. Ils sont très occupés.

Après un premier moment d’hésitation, le client s’avance vers le fond,  il croise la République qui répète son texte avec Fraternité. Dans le salon, des enfants terminent un goûter d’anniversaire. Accrochés aux murs, une femme nue, un magicien au turban rouge, un gavroche qui nous regarde par la fenêtre. Au bar, Monsieur Dow Jones propose un petit vin du Chili. La conversation s’engage, un CD de salsa accompagne les rires d’enfants. Dans la pièce "Il était une fois la République", Oscar incarne le rôle du "Créateur", mais "un Créateur laïque" qui se demande ce qu'est devenue la République des hommes.

Les bras grands ouverts, et après une accolade, il lance avec un large sourire : «Le plus révolutionnaire aujourd'hui dans notre monde, c’est l’amour ! C’est la convivialité ! »

John Paul LEPERS (Novembre 2007)

OUEST FRANCE

Vendredi soir, le public était au rendez-vous que lui avait donné « la République ».

Pour la deuxième année consécutive, l’association « Moult Paroles » et la Mairie recevaient

Le théâtre Aleph avec sa dernière création « Il était une fois la République ».

Près d’une centaine de spectateurs se sont retrouvés dans la salle du foyer rural

de la commune décorée pour l’occasion en guinguette républicaine bleu, blanc, rouge.

20h30, la lumière s’éteint côté public, les projecteurs éclairent la scène.

Le créateur et l’auteur annoncent le récit qui va suivre….. l’histoire de la République, de ses filles, Liberté, Egalité et Fraternité, d’un jardinier conseil, d’un président imposé, d’un professionnel de la finance, mister Dow Jones. Pendant 1h30 les auteurs content sur le ton de la comédie l’histoire contemporaine et difficile de notre vieille République, qui mérite toute notre attention, notre respect et notre soutien citoyen lors du passage aux urnes ! A l’issue de la représentation, Alain Tourret, Maire et Président de la commission culture au Conseil Régional de Basse-Normandie s’est exprimé : « Je me félicite que la démocratie puisse s’illustrer et être défendue au travers du spectacle vivant. Je suis également ravi que des évènements culturels de cette qualité puissent avoir lieu en milieu rural. ».

Subjugués par l’histoire et la mise en scène, les spectateurs ont oublié la guinguette républicaine et sont partis penser, après de chaleureux applaudissements, avec en tête l’une des dernières répliques de la pièce :

« Que la misère soit abolie » dit l’institutrice

« On compte sur vous ! » répondent les enfants.

 MOULT - décembre 2006

ESPACES LATINOS 

Que sont devenus aujourd'hui la démocratie, la République et ses principes fondamentaux ? Comment reconquérir et restituer au peuple les valeurs républicaines dévoyées, instrumentalisées par le pouvoir et le capital ? Voici les questions que pose la dernière création du Théâtre Aleph Il était une fois la République, écrite par Natacha Moyersoen, Sylvie Miqueu et Oscar Castro, qui la met en scène également.
En s'inspirant de la forme théâtrale et des procédés de l'auto-sacramental du Siècle d'Or, le Créateur laïc venu sur terre pour peindre une fresque en l'honneur de la République commandée par la municipalité, se trouve au sein d'un auto-sacramental présenté par l'Auteur. On assiste à un jeu permanent de théâtre dans le théâtre, dans lequel s'emboitent trois plans de théâtralité et leurs commentaires : la scène de la République, celle du monde et celle du Créateur et de l'Auteur.
Ainsi se dresse devant nous le grand théâtre du monde où se joue le drame de la République usée, fatiguée et de ses trois filles : Liberté, Égalité, Fraternité, oubliées ou perverties par le système décadent, corrompu qui n'a pour loi que celle du marché et du profit, incarné par les figures emblématiques du pouvoir : Président, Mister Jones, Juge.
Le Jardinier chaman auprès duquel la République cherche conseil et les deux enfants qui lisent la Constitution sans la comprendre, figures du peuple qui n'a plus voix au chapitre, complètent ce tableau vivant de notre société, peint avec un humour décapant, impertinent, qui n'hésite pas à pointer et à dénoncer les abus.  Dans ce théâtre du monde, traversé par des parties chantées et chorégraphiées, les séquences s'enchaînent instantanément, les coups de théâtre se succèdent, la magie opère dans ce spectacle, mélange de fantaisie, de drôlerie, de poésie et de gravité, dont le propos éminemment politique et éthique appelle à lutter contre les injustices et à défendre les valeurs de la République.

Irène Sadowska (Janvier 2007)

LE VOL DU CORBEAU

LE PARISIEN

Un aigle noir nommé Oscar à Ivry sur Seine

Donné au Théâtre Aleph d’Ivry , « Le vol du Corbeau » ( c’est le titre du monologue ) s’abat sur vous avec une puissance incroyable , il vous laisse pantelant , la gorge sèche , le regard embué . Avec son nez et son regard d’aigle , Oscar Castro est un rapace du théâtre , il fond sur le spectateur et ne le lâche plus . Un aigle au cœur riche d’une foule de souvenirs, parfois terribles (au Chili , son pays premier), parfois nostalgiques ( la première du »Cabaret de la dernière chance » dans la crypte de l’église Saint Eustache aux halles), toujours plein de sève  .

Homme de demain, ce fils des Andes qu’est Oscar rêve d’un homme nouveau comme en rêvait l’Argentin Che Guevara , son voisin de la Pachamama, la terre-mère des Incas péruviens. S’il surfe parfois sur les vagues de son imagination, avec une redoutable agilité intellectuelle, encouragé par son accent chilien, Oscar ne délire pas . Il délivre. Ses messages sont inscrits dans le texte d’une heure et demie qui forme un monologue où sa vie défile à la vitesse d’un TGV, en réussissant  l’exploit de ne jamais dérailler. Un tel lascar n’a pas besoin de décor, il est lui-même suffisamment médusant pour se passer de quelques accessoires que ce soit . Nous le savions grand, Oscar , là sa dimension éclate , il envahit totalement l’espace.

Jean Cormier

Le Parisien - vendredi 24 mars 2006 

EL MERCURIO

Il n’existe pas un autre acteur chilien qui dégage un tel charme en connexion miraculeuse avec le public, comme Oscar Castro, Directeur du Théâtre Aleph à Paris. Dès qu’il entre en scène, le spectateur le ressent comme un ami chaleureux de toujours, qui lui parle le cœur sur la main.  

Son aura survole le monologue autobiographique. 

Pedro Labra Herrera (El Mercurio – Janv 06)

COMME SI DE RIEN N'ETAIT

FROGGY DELIGHT

Venir au Théâtre d’Aleph n’est pas le fruit du hasard et le maître de céans, Oscar Castro, homme de théâtre chilien, dramaturge et comédien, ne le démentira pas, lui qui évoque les bons esprits andins qui veillent sur le lieu et qui y amènent ceux qui, venus une fois, y reviennent fidèlement. Et ébruitent l’adresse comme en ce moment.

A l’affiche, entre autres opus maison, une comédie intitulée "Comme si de rien n’était" à déguster avec un cœur simple et généreux comme ceux qui vous accueillent dans ce théâtre singulier comme dans une maison ouverte et bienveillante.

Emilio et Suzette. Un couple de comédiens qui a passé de nombreuses années ensemble, à la scène comme à la ville. Ennui, usure, chamailleries, encore un peu de tendresse. Et vlan, Emilio s’éclate la tête dans sa douche en glissant sur le savon.

Voilà venu le moment du grand départ, voyage pour l’inconnu pour l’un, libération pour l’autre, à moins que tout ne soit pas si simple que cela.

Oscar Castro et Sylvie Miqueu ont écrit à quatre mains et jouent à l’unisson, chacun sa partition, une comédie baroque et métaphysique qui mêle fiction et réalité sous forme d’une tragi-comédie burlesque arrosée d’épisodes musico-kitsch jubilatoires.

Un cocktail détonant et une recette unique et savoureuse dont le Théâtre Aleph semble avoir seul le secret et qui sert toujours les thématiques universelles et intemporelles au centre des préoccupations des hommes.

Car cette comédie aborde non seulement l’énigmatique et mystérieux moment du "passage" quand l’homme, ou l’âme, ou les rémanences organiques des cellules encore en état de stupeur, selon les convictions de chacun, mais également le thème du bonheur, qui tient souvent à si peu de chose, si discret qu’il passe souvent inaperçu et n’existe que rétrospectivement, et celui de l’amour qui est plus tenace qu’il n’y paraît.

Sylvie Miqueu et Oscar Castro, petit bonhomme pétulant avec son accent à couper à la machette et ses dérapages sémantiques dans sa langue natale, entraînent le public dans ce temps magique du théâtre, comme l'indique le sous- titre de la pièce, "la vie et la mort suspendues le temps d’une comédie", avec une comédie drôle, pertinente et malicieuse qui s’inscrit résolument dans un théâtre populaire vraiment roboratif qui lave la tête des postures théâtreuses.

Martine M

www.froggydelight.com

Extraits videos

La Brume - Bande annonce

Le théâtre Aleph au Chili

L'exilé Mateluna au Chili

Dernière représentation dans la salle Lastarria 90, lieu de naissance du Théâtre Aleph dans
les années 70. Cette représentation a réuni les amis fondateurs
du Théâtre, qui sont venus partager cette magnifique aventure.

EL EXILIADO MATELUNA EN LASTARRIA 90 - SANTIAGO - 17.06.2012 from Frères Purple on Vimeo.

Oscar Castro présente son roman Après l'oubli, le souvenir à la Maison de l'Amérique Latine

Le 16 février 2012, Oscar Castro présente son roman Après l'oubli le souvenir paru aux éditions
de l'amandier avec deux extraits lus.

Entretien avec Danielle Mitterrand

Entretien d'Oscar Castro et Sylvie Miqueu avec Danielle Mitterrand le 22 juillet 2011,
diffusé au festival MEDIODIA DE ALEPH de Corbarieu pour la conférence sur les Porteurs d'Eau
et la Fondation France Libertés.

EL MERCURIO

26 FEBRERO 2012

Le théâtre chilien qui offre une carbonada aux français.
Prix spécial « spécial crise » de 15 euros (9.600 pesos), c’est l’offre du théâtre Aleph, rue Christophe Colomb, à dix minutes de la Tour Eiffel.
L’acteur chilien Oscar Castro est le directeur de la compagnie la plus populaire de la communauté latino en France, qui a baissé ses tarifs de moitié depuis que la crise a frappé le pays gaulois. « Aujourd’hui, pour motiver les gens à venir au théâtre – activité primordiale à Paris – nous offrons un plat typique du chili au public » raconte l’administratrice, Isella Ugarte.

LE MIDI LIBRE

4 AOUT 1990